DI U RITUNDU

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jeudi 8 mai 2008

L'Assemblée lève le tabou des langues régionales lors d'un débat inédit..... ce n'est qu'un début !!!!

L'Assemblée lève le tabou des langues régionales lors d'un débat inédit
Il y a 8 heures

PARIS (AFP) — L'Assemblée nationale a débattu pour la première fois en séance publique mercredi de la place des langues régionales et minoritaires, mettant fin à un sujet quasi tabou en France, à la satisfaction des députés tous partis confondus.

Bretons, Alsaciens, Catalans, Corses, Occitans, Béarnais: une vingtaine d'élus, lors de ce débat inédit, ont revendiqué dans un français parfois teinté d'accent ou dans leur langue régionale la reconnaissance de leur identité régionale, déplorant, parfois avec passion, le déclin "des langues de France".

"Senyor Ministre, els Catalans son gent orgullosa, honesta i pacifica. La seva llengua es un dret i saben quins son els seus Diras" (M. le ministre, les Catalans sont fiers, honnêtes et paisibles. Leur langue est un droit et ils savent où sont leurs devoirs), a ainsi lancé Daniel Mach (MP).

Interrompu par le vice-président de l'Assemblée, Marc L'affineur (UMP), qui, du haut du perchoir, l'avertissait qu'il était "interdit de s'exprimer autrement qu'en français dans l'hémicycle", le député des Pyrénées-Orientales a tenu à terminer sa phrase en catalan après avoir évoqué "les humiliations historiques pour les Catalans".

"Bienvenue chez les ch'tis n'est pas un phénomène cinématographique mais un phénomène sociologique", a renchéri Marc Le Fur (UMP, Côtes-d'Armor). "Egalité ne veut pas dire uniformité", a-t-il ajouté, réclamant "du concret sur l'éducation, les médias, internet, la signalétique" et "une belle et grande loi" pour les langues régionales.

M. Le Fur avait mené une fronde d'une trentaine de députés UMP lors de l'examen du texte sur le traité européen en début d'année, tentant en vain par un amendement de modifier la constitution pour permettre la ratification de la Charte européenne sur les langues régionales. Le gouvernement s'était alors engagé à organiser un débat.

La France a signé en mai 1999 cette Charte, dont s'est doté le Conseil de l'Europe en 1992, mais ne l'a jamais ratifiée, le Conseil constitutionnel ayant estimé qu'une telle ratification nécessitait une révision de la Constitution.

Les députés de l'opposition n'ont pas été en reste, rejoignant ceux de la majorité dans leur "fierté de représenter des cultures régionales". Ils ont réclamé la ratification de la Charte européenne et proposé d'ajouter à l'article 2 de la Constitution ("la langue de la République est le français") les mots suivants: "dans le respect des langues régionales qui font partie de notre patrimoine".

"La France, qui a la chance de posséder 75 langues régionales, les laisse s'éteindre peu à peu", a déploré Françoise Olivier-Coupeau (PS, Morbihan), "il est largement temps de vaincre la frilosité des institutions".

La ministre de la Culture, Christine Albanel, a confirmé que la France ne ratifierait pas la Charte européenne, "contraire à nos principes".

Cette ratification "implique la reconnaissance d'un droit imprescriptible de parler une langue régionale, notamment dans la sphère publique", a-t-elle notamment argué.

La ministre s'est cependant engagée à proposer un texte de loi, réclamé par de nombreux députés UMP, sans préciser de calendrier.

PARIS (Reuters) - Le gouvernement ne ratifiera pas la Charte européenne des langues régionales et minoritaires mais présentera un projet de loi - un "cadre de référence" - sur ce sujet, déclare Christine Albanel.



"Le gouvernement ne souhaite pas s'engager dans un processus de révision constitutionnelle pour ratifier la Charte européenne des
langues régionales et minoritaires et ce pour plusieurs raisons", a déclaré devant les députés la ministre de la Culture dans une déclaration
suivie d'un débat sans vote.



Christine Albanel a justifié ce refus par le fait que la ratification de cette charte impliquait un "droit imprescriptible" de parler une langue
régionale notamment dans la sphère publique.



"Ce qui est contraire à des principes constitutionnels aussi fondamentaux que l'invisibilité de la République, l'égalité devant la loi et l'unité
du peuple français", a-t-elle dit en rappelant que la Constitution, dans son article 2, dispose que "la langue de la République est le Français".



"Ratifier la charte serait donc contraire à nos principes. L'appliquer serait difficile, coûteux et d'une portée pratique pour le moins
discutable. Elle n'apporterait au mieux qu'une réponse symbolique à la question posée qui, elle, est bien réelle : comment mieux faire vivre
les langues régionales dans notre pays", a-t-elle déclaré.



En revanche, Christine Albanel a annoncé que le gouvernement déposerait un projet de loi sur ce sujet. "Ce dont nous avons besoin, c'est
d'un cadre de référence."



"CONVICTIONS ANTAGONISTES"



"Ce cadre de référence, prendra, je vous le propose, la forme d'un texte de loi ainsi que le président de la République en avait émis l'idée
lors de la campagne électorale", a-t-elle dit.



Il pourra recenser et "récapituler ce qui existe" et "pourra entrer dans le concret comme les médias, l'enseignement, la signalisation ou
encore la toponymie."



Bien sûr ce projet de loi devra s'inscrire dans un calendrier suffisamment proche, a-t-elle précisé.



La ministre, qui a rappelé que lors du débat sur la ratification du traité de Lisbonne, en janvier dernier, le gouvernement s'était engagé à
organiser devant le Parlement un débat sur les langues régionales en France, a lancé un appel à la sérénité sur ce sujet.



"Des convictions antagonistes sur la place des langues régionales dans notre société nous ont, à plusieurs reprises, opposé les uns aux
autres dans cet hémicycle", a-t-elle estimé.



"A vrai dire, le débat traverse toutes les familles politiques. Parce que la langue est une des composantes essentielles de n otre identité,
ce débat touche nécessairement au plus intime de nos convictions. Je souhaite qu'il soit conduit avec sérénité dans le respect des
sensibilités de chacun", a-t-elle poursuivi.



Christine Albanel a précisé que sur le territoire de la République étaient recensées "pas moins de 75 langues différentes".



Elle a également précisé que de nos jours "moins de 10%" des Français pratiquent régulièrement une langue régionale et que "seul un
Français sur quatre avait, en 1999, reçu de ses parents une langue autre que le français".

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