DI U RITUNDU

During times of universal deceit, telling the truth becomes a revolutionary act. George Orwell

mardi 29 avril 2008

"La vie de Cesar", Plutarque..... la fin....

Θνῄσκει δὲ Καῖσαρ τὰ μὲν πάντα γεγονὼς ἔτη πεντήκοντα καὶ ἕξ, Πομπηΐῳ δ´ ἐπιβιώσας οὐ πολὺ πλέον ἐτῶν τεσσάρων, ἣν δὲ τῷ βίῳ παντὶ δυναστείαν καὶ ἀρχὴν διὰ κινδύνων τοσούτων διώκων μόλις κατειργάσατο, ταύτης οὐδὲν ὅτι μὴ τοὔνομα μόνον καὶ τὴν ἐπίφθονον καρπωσάμενος δόξαν παρὰ τῶν πολιτῶν. Ὁ μέντοι μέγας αὐτοῦ δαίμων, ᾧ παρὰ τὸν βίον ἐχρήσατο, καὶ τελευτήσαντος ἐπηκολούθησε τιμωρὸς τοῦ φόνου, διά τε γῆς πάσης καὶ θαλάττης ἐλαύνων καὶ ἀνιχνεύων ἄχρι τοῦ μηδένα λιπεῖν τῶν ἀπεκτονότων, ἀλλὰ καὶ τοὺς καθ´ ὁτιοῦν ἢ χειρὶ τοῦ ἔργου θιγόντας ἢ γνώμῃ μετασχόντας ἐπεξελθεῖν. θαυμασιώτατον δὲ τῶν μὲν ἀνθρωπίνων τὸ περὶ Κάσσιον· ἡττηθεὶς γὰρ ἐν Φιλίπποις, ἐκείνῳ τῷ ξιφιδίῳ διέφθειρεν ἑαυτὸν ᾧ κατὰ Καίσαρος ἐχρήσατο· τῶν δὲ θείων ὅ τε μέγας κομήτης (ἐφάνη γὰρ ἐπὶ νύκτας ἑπτὰ μετὰ τὴν Καίσαρος σφαγὴν διαπρεπής, εἶτ´ ἠφανίσθη), καὶ τὸ περὶ τὸν ἥλιον ἀμαύρωμα τῆς αὐγῆς. ὅλον γὰρ ἐκεῖνον τὸν ἐνιαυτὸν ὠχρὸς μὲν ὁ κύκλος καὶ μαρμαρυγὰς οὐκ ἔχων ἀνέτελλεν, ἀδρανὲς δὲ καὶ λεπτὸν ἀπ´ αὐτοῦ κατῄει τὸ θερμόν, ὥστε τὸν μὲν ἀέρα δνοφερὸν καὶ βαρὺν ἀσθενείᾳ τῆς διακρινούσης αὐτὸν ἀλέας ἐπιφέρεσθαι, τοὺς δὲ καρποὺς ἡμιπέπτους καὶ ἀτελεῖς ἀπανθῆσαι καὶ παρακμάσαι διὰ τὴν ψυχρότητα τοῦ περιέχοντος. Μάλιστα δὲ τὸ Βρούτῳ γενόμενον φάσμα τὴν Καίσαρος ἐδήλωσε σφαγὴν οὐ γενομένην θεοῖς ἀρεστήν· ἦν δὲ τοιόνδε. μέλλων τὸν στρατὸν ἐξ Ἀβύδου διαβιβάζειν εἰς τὴν ἑτέραν ἤπειρον, ἀνεπαύετο νυκτὸς ὥσπερ εἰώθει κατὰ σκηνήν, οὐ καθεύδων, ἀλλὰ φροντίζων περὶ τοῦ μέλλοντος· λέγεται γὰρ οὗτος ἁνὴρ ἥκιστα δὴ τῶν στρατηγῶν ὑπνώδης γενέσθαι καὶ πλεῖστον ἑαυτῷ χρόνον ἐγρηγορότι χρῆσθαι πεφυκώς· ψόφου δέ τινος αἰσθέσθαι περὶ τὴν θύραν ἔδοξε, καὶ πρὸς τὸ τοῦ λύχνου φῶς ἤδη καταφερομένου σκεψάμενος, ὄψιν εἶδε φοβερὰν ἀνδρὸς ἐκφύλου τὸ μέγεθος καὶ χαλεποῦ τὸ εἶδος. ἐκπλαγεὶς δὲ τὸ πρῶτον, ὡς ἑώρα μήτε πράττοντά τι μήτε φθεγγόμενον, ἀλλ´ ἑστῶτα σιγῇ παρὰ τὴν κλίνην, ἠρώτα ὅςτίς ἐστιν. ἀποκρίνεται δ´ αὐτῷ τὸ φάσμα· „ὁ σὸς ὦ Βροῦτε δαίμων κακός· ὄψει δέ με περὶ Φιλίππους“. τότε μὲν οὖν ὁ Βροῦτος εὐθαρσῶς „ὄψομαι“ εἶπε, καὶ τὸ δαιμόνιον εὐθὺς ἐκποδὼν ἀπῄει. τῷ δ´ ἱκνουμένῳ χρόνῳ περὶ τοὺς Φιλίππους ἀντιταχθεὶς Ἀντωνίῳ καὶ Καίσαρι, τῇ μὲν πρώτῃ μάχῃ κρατήσας τὸ καθ´ ἑαυτὸν ἐτρέψατο, καὶ διεξήλασε πορθῶν τὸ Καίσαρος στρατόπεδον· τὴν δὲ δευτέραν αὐτῷ μάχεσθαι μέλλοντι φοιτᾷ τὸ αὐτὸ φάσμα τῆς νυκτὸς αὖθις, οὐχ ὥστε τι προσειπεῖν, ἀλλὰ συνεὶς ὁ Βροῦτος τὸ πεπρωμένον, ἔρριψε φέρων ἑαυτὸν εἰς τὸν κίνδυνον. Οὐ μὴν ἔπεσεν ἀγωνιζόμενος, ἀλλὰ τῆς τροπῆς γενομένης ἀναφυγὼν πρός τι κρημνῶδες, καὶ τῷ ξίφει γυμνῷ προσβαλὼν τὸ στέρνον, ἅμα καὶ φίλου τινὸς ὥς φασι συνεπιρρώσαντος τὴν πληγήν, ἀπέθανεν.

(1)César mourut âgé de cinquante-six ans, et ne survécut guère que de quatre ans à Pompée. Cette domination, ce pouvoir souverain qu'il n'avait cessé de poursuivre à travers mille dangers, et qu'il obtint avec tant de peine, ne lui procura qu'un vain titre, qu'une gloire fragile, qui lui attirèrent la haine de ses concitoyens.

(2) Mais ce génie puissant qui l'avait conduit pendant sa vie le suivit encore après sa mort ; il s'en montra le vengeur, en s'attachant sur les pas de ses meurtriers et par terre et par mer ; jusqu'à ce qu'il n'en restât plus un seul de ceux qui avaient pris la moindre part à l'exécution, ou qui avaient seulement approuvé le complot.

(3) Entre les événements humains, il n'en est pas de plus étonnant que celui qu'éprouva Cassius : vaincu à la bataille de Philippes, il se tua de la même épée dont il avait frappé César ; (4) et parmi les phénomènes célestes, on vit un premier signe remarquable dans cette grande comète qui, après le meurtre de César, brilla avec tant d'éclat pendant sept nuits et disparut ensuite. Un second signe, ce fut l'obscurcissement du globe solaire, (5) qui parut fort pâle toute cette année-là, et qui chaque jour, à son lever, au lieu de rayons étincelants, n'envoyait qu'une lumière faible et une chaleur si languissante, que l'air fut toujours épais et ténébreux ; car la chaleur seule peut le raréfier ; son intempérie fit avorter les fruits, qui se flétrirent avant que d'arriver à leur maturité.

(6) Mais rien ne prouve davantage comment le meurtre de César avait déplu aux dieux que le fantôme qui apparut à Brutus. (7) Pendant qu'il se disposait à faire passer son armée du port d'Abydos au rivage opposé, il se reposait la nuit dans sa tente, suivant sa coutume, sans dormir et réfléchissant sur l'avenir. (8) C'était de tous les généraux celui qui avait le moins besoin de sommeil, et que la nature avait fait pour veiller le plus longtemps. (9) Il crut entendre quelque bruit à la porte de sa tente ; et en regardant à la clarté d'une lampe prête à s'éteindre, il aperçut un spectre horrible, d'une grandeur démesurée, et d'une figure hideuse. (10) Cette apparition lui causa d'abord de l'effroi ; mais quand il vit que le spectre, sans faire aucun mouvement et sans rien dire, se tenait en silence auprès de son lit, il lui demanda qui il était : (11) « Brutus, lui répondit le fantôme, je suis ton mauvais génie, et tu me verras à Philippes. - Eh bien ! reprit Brutus d'un ton assuré, je t'y verrai. » Et aussitôt le spectre s'évanouit.

(12) Quelque temps après, à la bataille de Philippes contre Antoine et César, il remporta une première victoire, renversa de son côté tout ce qui lui faisait tête, et poursuivit les fuyards jusqu'au camp de César, qui fut livré au pillage. (13) Il se préparait à un second combat, lorsque ce même spectre lui apparut encore la nuit, sans proférer une seule parole. Brutus, qui comprit que son heure était venue, se précipita volontairement au milieu des plus grands dangers.

(14) Cependant il ne mourut pas dans le combat ; ses troupes ayant été mises en déroute, il se retira sur une roche escarpée ; là, se jetant sur son épée, avec l'aide d'un de ses amis, il se l'enfonça dans la poitrine, et expira sur le coup.

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